jeudi 16 juin 2011

Dream up

Dream up. En anglais : inventer, imaginer. Au sens figuratif, concocter. Tout est dit dans l’intitulé de la nouvelle série de Nicolas Martinez.

L’artiste, plus habitué à une forme d’abstraction lyrique, a fait muter son œuvre vers le possible d’une interprétation figurative. Cause ou conséquence, il est pour cela revenu à des méthodes picturales traditionnelles. Un retour à l’usage du pinceau permet l’apparition de lignes, de courbes, de coulures, encore inexplorés. Ce faisant, il se joue de l’illusion d’une figuration et échafaude une série « borderline », trompant ainsi les codes ordinaires de son travail. Profondeur de champ, relief et lisibilité sont les nouveaux attraits de cette série où la couleur demeure le fidèle protagoniste de la peinture de Nicolas. Coutumier des grands formats, il revisite les dimensions de ses huiles sur toiles et sur papiers et ose la réduction. Des grands gabarits, les plus petits se nourrissent, comme des recadrages photographiques, des détails.

C’est en déconstruisant le figuratif que l’artiste normand parvient à produire une abstraction inédite qui ouvre le libre champ à l’imaginaire. Cette déstructuration maîtrisée prodigue à chaque œuvre un sens de lecture visible cultivant le paradoxe qu’est Dream up. Rappelant à des paysages végétaux, des parties de campagne, une nature luxuriante, une pluie d’été ou une estampe chinoise, les œuvres ont en commun une force chimérique.

La contemplation qu’a souhaité susciter Nicolas Martinez avec Dream up opère. Onirique et bucolique, cet actuel pan du travail du plasticien laissera tantôt coi, tantôt bavard, question d’interprétation.

De nombreuses pièces de Dream up seront exposées à la Galerie VH, avenue Victor Hugo à Paris à partir du 24 juin 2011.

H.