jeudi 16 juin 2011

Dream up

Dream up. En anglais : inventer, imaginer. Au sens figuratif, concocter. Tout est dit dans l’intitulé de la nouvelle série de Nicolas Martinez.

L’artiste, plus habitué à une forme d’abstraction lyrique, a fait muter son œuvre vers le possible d’une interprétation figurative. Cause ou conséquence, il est pour cela revenu à des méthodes picturales traditionnelles. Un retour à l’usage du pinceau permet l’apparition de lignes, de courbes, de coulures, encore inexplorés. Ce faisant, il se joue de l’illusion d’une figuration et échafaude une série « borderline », trompant ainsi les codes ordinaires de son travail. Profondeur de champ, relief et lisibilité sont les nouveaux attraits de cette série où la couleur demeure le fidèle protagoniste de la peinture de Nicolas. Coutumier des grands formats, il revisite les dimensions de ses huiles sur toiles et sur papiers et ose la réduction. Des grands gabarits, les plus petits se nourrissent, comme des recadrages photographiques, des détails.

C’est en déconstruisant le figuratif que l’artiste normand parvient à produire une abstraction inédite qui ouvre le libre champ à l’imaginaire. Cette déstructuration maîtrisée prodigue à chaque œuvre un sens de lecture visible cultivant le paradoxe qu’est Dream up. Rappelant à des paysages végétaux, des parties de campagne, une nature luxuriante, une pluie d’été ou une estampe chinoise, les œuvres ont en commun une force chimérique.

La contemplation qu’a souhaité susciter Nicolas Martinez avec Dream up opère. Onirique et bucolique, cet actuel pan du travail du plasticien laissera tantôt coi, tantôt bavard, question d’interprétation.

De nombreuses pièces de Dream up seront exposées à la Galerie VH, avenue Victor Hugo à Paris à partir du 24 juin 2011.

H.

lundi 20 décembre 2010

Waste Land de Lucy Parker


Lucy Walker relate dans un documentaire saisissant la collaboration entre l’artiste Vik Muniz et un groupe de « catadores » pour recycler des ordures en œuvres d’art. On assiste à une aventure humaine et artistique bouleversante au cœur de l’une des plus grandes déchetteries du monde.

Vik Muniz est l’un des artistes brésiliens les plus reconnus et les mieux vendus à l’étranger. Alors qu’il vit aujourd’hui à Brooklyn, New York, il a rejoint son Brésil natal il y a quelques années afin de mener à bien un nouveau projet artistique ambitieux et singulier : photographier les « catadores » de Jardim Gramacho, monumentale déchetterie de la banlieue de Rio de Janeiro et reconstituer ensuite les images avec des ordures. À son arrivée, apparaît devant Vik Muniz un paysage chaotique. S’élèvent face à lui des montagnes de détritus survolées par des colonies de volatiles noirs, rodant, pillant et piaillant sourdement. On imagine aisément l’odeur putride qu’il en émane. C’est bien l’un des derniers lieux où quiconque souhaiterait se trouver. Mais après avoir surmonté une vague de dégoût, le photographe se fascine très vite pour l’organisation qui agite cette cité turpide. D’immenses bennes déversent des quantités d’ordures sur des hommes et des femmes qui semblent assez bien connaîtrent toutes les aspérités de ces collines pour ne pas se trouver ensevelis sous ces flots immondes. Ces gens sont les « catadores ». Ils endurent jours et nuits l’invraisemblable labeur de ramasser les matériaux recyclables caracolant péniblement sur ces monticules. C’est à eux que souhaite s’intéresser Vik Munik.

Sous les regards intrigués des travailleurs de la déchetterie, il en rencontre certains et échange avec eux dissipant ainsi leur étonnement. L’homme au gros appareil photo et son équipe réalisent des portraits et sont saisis par des personnalités hors du commun. Ces prises de vues donnent lieu à des situations burlesques et touchantes. Aidé de Tiaõ, jeune catadore et président de l’association ACAMJG (the Association of Recycling Pickers of Jardim Gramacho) pour l’amélioration de la condition des ramasseurs, l’artiste échafaude son projet autour d’une sélection de sept portraits. Les sept modèles, dont Tiaõ, interrompront leur quotidien à la déchetterie pour participer à la réalisation de leurs propres portraits à partir de déchets. Ils passeront ensemble plusieurs mois dans un hangar à réunir sur une photographie projetée assez de détritus pour reproduire l’image de leur visage. Vik Muniz et son équipe encadrent cette entreprise et se nouent dès lors des liens forts entre eux et les catadores.

Tiaõ imitant la mort de Marat sous l'objectif de Vik Muniz.

En filigrane, se dévoilent les histoires de chacun. Il y a d’abord Tiaõ et son combat acharné. Il a commencé à travailler à Jardim Gramacho quand il avait 11 ans, et Zumbi, qui lui avait 9 ans lorsqu’il est devenu catadore, aujourd’hui passionné par la lecture, il œuvre pour le développement d’une bibliothèque au sein de la déchetterie. Suelem, 18 ans et fille-mère, est fière de son emploi qu’elle préfère à la prostitution. Contrairement à elle, Isis déteste ce qu’elle fait et rêve d’une vie meilleure loin de ces visions d’horreur. Irma, est plus âgée, c’est une mère pour tous lorsque chaque jour elle nourrit les catadores avec ce qu’elle trouve pour cuisiner. Magna ne serait pas là si son mari n’avait pas perdu son travail, mais elle relativise. Pas autant que le vieux Valter, ce gourou plein de sagesse. C’est aussi l’occasion de revenir sur la vie de Vik Munik. Il a beau être devenu cet artiste de renommée internationale vivant à New-York, il est ici chez lui et d’autant plus touché par ces récits qu’il vient d’un milieu modeste où personne n’est à l’abri d’échapper à de telles destinées.

Travailler sur les œuvres de Vik Munik, c’est oublier la réalité pour ces catadores, vivre des moments intenses, retrouver confiance, et espérer. Mais il faudra que cela s’arrête et que la vie continue. Ça aura été un merveilleux souvenir, juste une illusion parfois. Mais le rêve se poursuit lorsque chacun découvre son portrait au Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro. Assailli par une nuée de journalistes, aucun n’avait déjà vécu cela un jour, ni même pu l’imaginer. Pour Tiaõ, sans doute le profil le plus marquant, l’histoire ne s’arrête pas là. Il accompagne Vik Munik à l’enchère de son portrait à la maison de vente Philips de Pury de Londres. L’œuvre part pour une somme folle. Sa fierté et ses larmes de bonheur bouleversent. Il rentre euphorique, empli d’une force que rien n’arrêtera. Un jour qui sait, il sera peut-être président du Brésil. En attendant ces catadores ont vécu une expérience unique. Peu importe la suite, ils sont fiers. Vik Munik leur a rendu leur dignité et leur doit de passionnantes leçons d’humilité.

Voilà ce qu’a filmé Lucy Walker trois années durant, avec autant de discrétion et de subtilité. Elle a capturé des instants d’une humanité rare et a montré grâce au travail de l’artiste brésilien la réalité dramatique de Jardim Gramacho et de ces êtres qui y vivent l’enfer avec un courage déconcertant. Waste Land est le témoignage poignant du pouvoir de l’art.

Hélène Martinez

Le long métrage avait déjà remporté le prix du public au Festival du film de Sundance 2010, ainsi que les prix Amnistie internationale et le prix du public Panorama au dernier Festival international du film de Berlin. «Waste Land» a de plus été présenté en clôture des Rencontres internationales du documentaire de Montréal le 20 novembre. Le long métrage documentaire «Waste Land», de Lucy Walker, a remporté le prix du public du 23e Festival international du film documentaire d'Amsterdam.

Sortie le 23 mars 2011.

Lire aussi cet article sur Artistik Rezo.

dimanche 28 novembre 2010

Jean-Michel Basquiat ou la rétrospective de 2010 à Paris.


Paris n’avait encore jamais connu une rétrospective d’une telle envergure de l’œuvre de l’artiste américain Jean-Michel Basquiat. C’est à l’occasion du 50ème anniversaire de la naissance de l’enfant du graffiti new-yorkais que le Musée d’Art Moderne lui consacre cette exposition phare de l’année 2010.

Jean-Michel Basquiat dans son atelier de
Great Jones Street, New York, 1985 devant
Untitled, 1985, Acrylique et pastel gras sur bois,
217 x 275,5 x 30,5 cm (détail)
Collection particulière
Photo : © Lizzie Himmel
© The Estate of Jean-Michel Basquiat

© ADAGP, Paris 2010


C’était la fin des années 1970 à New-York, il était jeune, il avait la peau noire, il était farouche et animé d’un feu sacré, son terrain d’expression c’était la rue. Il ne savait pas qu’il était en train de devenir l’un des artistes majeurs de son époque. Il ignorait qu’un jour une foule de Parisiens viendrait admirer les pièces d’un travail prolixe malgré sa courte et fulgurante existence. Jean-Michel Basquiat s’éteint à l’âge de 27 ans à la suite d’une overdose laissant derrière lui un parcours artistique singulier qui marquera un tournant de l’histoire de l’art contemporain. Par-delà même son art, Basquiat, The Radiant Child, est un symbole. Celui de l’underground new-yorkais, d’une avant-garde américaine, et bien sûr du rayonnement international de l’œuvre d’un jeune homme d’origine portoricaine et haïtienne qui produisait dans l’urgence et la frénésie, sous les traits spontanés ou naïfs à la lisière de l’enfance et de la révolte. En émergeant, Basquiat rompt avec l’art conceptuel et minimal alors dominant sur la scène artistique américaine. Il donne un nouveau souffle à la peinture "néo-expressionniste" que les Etats-Unis et l’Europe reconnaissent comme un réveil de l’art.

Il graffitait son univers urbain, signait SAMO© (Same Old Shit) au côté de son comparse Al Diaz, pétri d’anarchie et de liberté à l’image d’un mode de vie dissolu. C’était avant d’être le plus jeune artiste, qui plus est noir américain, à exposer à la Biennale du Whitney Museum de New York en 1983. S’en suivront des expositions à travers le monde, un succès international et des rencontres marquantes – celle avec Andy Warhol notamment, dont la mort le perturbera fortement. Son amitié avec le père du Pop Art avait d’ailleurs donné naissance à plusieurs toiles à quatre mains, dont certaines, immenses, sont représentées au Musée d’Art Moderne de Paris. Son univers singulier, empreint à la fois de racines caribéennes et de culture américaine, où s’illustrent les rites sacrés du vaudou, les mythologies, la bande dessinée, la publicité et les médias, les personnages historiques et les héros afro-américains de la musique et de la boxe séduira les plus importants galeristes, critiques et collectionneurs. De la galeriste new-yorkaise Annina Nosei au zurichois Bruno Bischofberger en passant par le californien Larry Gagosian, il sera au combien propulsé sur le devant de la scène. De la rue à l’atelier, ce sont bien toutes les périodes de la fugace vie de Basquiat qu’il est donné de voir dans le long circuit foisonnant du musée parisien.

Peintures, dessins, objets sont élogieusement parsemés au gré de l’exposition, l’immersion dans l’art de Samo à Jean-Michel Basquiat est immédiate, dans son art sinon dans les méandres de son âme. Innocence, brutalité – car il s’agit bien d’art brut – figuration violente emportent le visiteur dans les sinuosités qui l’habitaient. Se révèlent les messages volontaires ou subliminaux de Basquiat, le racisme, ses racines, la mort, très présente comme le présage de son passage incandescent et passablement consumé ici-bas. Il est aisé de saisir l’enfance qui n’a jamais cessé d’envahir le jeune new-yorkais, l’écorché vif. Perceptibles aussi, son insoumission, sa franchise ou crudité, une démarche dont on ne saurait dire si elle était réfléchie ou inconsciente. Elle était instinctive à l’évidence et en marge, ce qui a très certainement servi sa gloire. Après un florilège de couleurs vives et ardentes, vient l’issue de la rétrospective, le bouquet final. Les toiles ultimes et puissantes davantage dans l’épure et la finesse du trait, telles que la sérigraphie Tuxedo ou le diptyque Eroica et Eroica II entre autres, closent le vaste parcours. Il semble que l’on atteigne la maturité du travail de Basquiat avec la même grâce que sa genèse artistique.

Jean-Michel Basquiat avait déjà été représenté par le Musée d’Art Moderne en 1984 lors d’une exposition collective consacrée au mouvement de la Figuration Libre France/USA. Aujourd’hui c’est un véritable hommage qui lui est rendu à Paris, un phénomène aussi.

Hélène Martinez

Jean-Michel Basquiat au Musée d’Art Moderne de Paris
Jusqu’au 30 janvier 2011
11 avenue du Président Wilson
75116 Paris
Tél : 01 53 67 40 00

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h (fermeture des caisses à 17h15)
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h (expositions uniquement, fermeture des caisses à 21h15)
Fermé les jours fériés
Le musée fermera à 17h les 24 et 31 décembre (fermeture des caisses à 16h15)

http://mam.paris.fr/fr

Actuellement au cinéma : Jean-Michel Basquiat : The Radiant Child, de Tamra Davis, production Pretty.

Article publié sur le site RITA (Revue Interdisciplinaire des Travaux sur les Amériques).

vendredi 19 novembre 2010

Twelve boxes of poetry - Nicolas Severine Bernard



Nicolas Severine Bernard livre en 2010 une dernière série de toiles faisant la proposition d’une nouvelle identité artistique.
Douze œuvres renfermant, comme son intitulé le suggère, une gamme chromatique et une construction diaphane assurément poétique. Ce lyrisme se révèle dans la fraîcheur et l’exultation du trait. Fidèle aux grands formats, Nicolas a apporté à ces douze opus un graphisme emprunt de liesse certes, mais ces surfaces toujours servies par la lumière ne sont pas le seul attrait. Si la série forme une unité visuelle, c’est parce qu’elle est conçue comme une composition par l’artiste. Toutes les pièces se répondent entre elles et créent un écho radiant. Forte d’un travail en amont alambiqué, chaque toile bénéficie d’une structure formelle complète. La surface, émaillée et fleurissante, fait se rencontrer les contrastes et les matériaux. Le châssis très distinctement façonné par l’artiste – ébéniste de formation – prend part à l’esthétique de toutes les composantes de Twelve boxes of poetry. La toile elle-même est également manipulée dans sa totalité. Le verso revêt une couleur chaque fois justement choisie pour se révéler à la lumière et servir la face déjà riche de matières.


Twelve boxes of poetry
est le reflet de toutes les influences ancrées dans l’Expressionnisme abstrait dont se nourrit Nicolas Severine Bernard. Si à certains égards, cette série n’est pas sans rappeler la vigueur de Joan Mitchell ou l’impulsion de Willem de Kooning entre autres, elle s’affranchit de leurs codes grâce à la patte singulière qui est celle de Severine Bernard. Cette identité est le fruit d’une maturation de l’abstraction lyrique au gré des précédentes séries dont l’épure et le graphisme se sont peu à peu dissous pour laisser place à une création presque fleurie mais tout aussi gracieuse. Les douze toiles produites entre 2009 et 2010 marquent un tournant dans l’œuvre de Nicolas Severine Bernard et sont aussi le témoin d’une évolution substantielle. Twelve boxes of poetry s’inscrit sans nul doute dans une imagerie transitoire entre Impressionnisme et Expressionnisme Abstrait, enrichie de la vision tangible de cet artiste indéniablement inscrit dans son temps. Sa recherche esthétique est ô combien personnelle et témoigne d’une logique similaire à la création d’un album concept. Au fait d’une lecture linéaire ou isolée, chaque pièce de la série dénote du style racé et affirmé du peintre rouennais.
Le travail de Nicolas Severine Bernard arrive à contre-courant des mouvements picturaux actuels, qu’il n’élude pas tout à fait d’ailleurs, et cela parce qu’il est grandi par des influences majeures, se démarquant de tous les spectres habituels. Avec Twelves boxes of poetry, il impose sa personnalité artistique.



Biographie

Nicolas Martinez, artiste peintre, photographe et vidéaste, est né le 10 mars 1979 à Rouen où il vit et travaille. Il étudie l’ébénisterie de 1996 à 2000, avant d’intégrer l’école des Beaux-Arts de Rouen dont il est diplômé en 2006. La même année, Nicolas devient photographe pour le label de musique indépendante Euro-Vision. Il participe également à la réalisation des pochettes d’albums de Pete Aves et Pop Symphony en tant que peintre-graphiste. En 2007, il est lauréat du Festival Videoformes pour son film « Virtual Frenetic Doll ». À l’issue de ce prix, la vidéo est projetée à la SCAM (Société civile des auteurs multimédia) à Paris, à l’Université de Clermont-Ferrand et au Centre d’art contemporain sino-européen de Xiamen, Chine. Le plasticien rouennais fonde, avec trois autres artistes de sa promotion aux Beaux-Arts, le Collectif OFF. Ensemble, ils exposent à l’Espace Géricault de Rouen. En 2008, se succèdent plusieurs expositions personnelles de peinture en Haute-Normandie. Entre 2008 et 2009, Nicolas Martinez se consacre à d’importants projets picturaux, il crée les séries Diva, Diva II et Sweex. Certains de ses travaux sont réalisés en collaboration avec le Collectif OFF et l’un de ses membres, musicien, y ajoute une dimension sonore nouvelle. Lors d’une exposition personnelle au Vicomté à Rouen, l’artiste vend le diptyque Homo Erectus à un collectionneur normand, qui mettra l’œuvre à l’honneur dans l’exposition de sa collection en 2010. Pendant l’hiver 2010, Nicolas produit la série 12 boxes of poetry, qui marque un tournant dans son univers esthétique. 2010 est aussi l’année d’un second voyage à New York, ville inspirante pour l’artiste.

Six pièces de la série 12 boxes of poetry ont été exposées de janvier à mars 2011 à la Galerie 89 du Groupe Louis Dreyfus, à Paris. Peu après Nicolas Martinez entre dans une nouvelle période de création qui figurera au Grand Palais lors de la foire d’art contemporain Art Paris en avril dernier. Il y participe représenté par la galerie rouennaise Anne Perré, où il expose ensuite en mai, ainsi qu’au show room parisien de l’avenue Malesherbes.

Parmi les dernières productions de l’artiste, période intitulée Dream up, de nombreuses œuvres sur papier sont actuellement exposées à la Galerie VH.


Hélène Martinez

mercredi 17 novembre 2010

L’ATLAS, artiste universaliste





L’ATLAS, la jeune trentaine, artiste parisien montant, a le regard bienveillant, l’air passionné, passionnant et le fond humble. Sa démarche est riche et pleine d’aspérités. En saisir les complexités, c’est effeuiller les strates de son évolution artistiques, ouvrir les poupées gigognes de son parcours pour arriver au germe d’une proposition calligraphique sinon géographique. Conceptuelle assurément. L’ATLAS se fait le prisme du monde, le sien, le globe. Récit.




L’ATLAS raconte son dessein d’artiste avec complaisance. Attiré depuis toujours par les cartes et le voyage, comme une évidence, il doit son nom à cet univers au propre comme au figuré. Enfant, il possédait nombre d’ouvrages sur le cosmos, la terre et la géographie. Visuellement, c’est une esthétique qui l’inspirait et qui a prédestiné son futur artistique. « Je suis un grand jouisseur optique », confie-t-il.

La culture Hip hop dans laquelle il gravite dans les années 1990, l’amène à commencer le graffiti. Il démarre des études d’Histoire de l’Art et d’Archéologie en 1997 et s’intéresse par ce biais à la calligraphie arabe et chinoise. C’est une invitation à se former à l’art de l’écriture dans l’Atlas, au Maroc, chez un calligraphe rencontré à Toulouse qui marquera une inflexion significative dans le chemin de l’artiste. Lui qui utilisait déjà « l’ATLAS » comme nom de taggeur, pour la dimension universelle et la représentation géographique qu’il s’en faisait, se retrouve par coïncidence au milieu du massif montagneux nord-africain à étudier un art qui deviendra déterminant.

Cette relation de maître à élève et l’enseignement presque ancestral qui en découle, mettent le jeune étudiant plus à l’aise que sur les bancs des vastes amphis de la fac qu’il décide d’abandonner. À l’université, l’ATLAS se nourrissait de savoir, certes. Mais cet excès de références lui semblait aussi être un frein à la création. Et inconsciemment, l’idée de partir vers d’autres horizons naissait déjà. Quatre mois au Maroc, le déclic, et une dynamique était lancée.

À son retour, l’ATLAS, fils d’un grand monteur du Septième art français, commence des stages dans le cinéma dont les matériaux et les techniques de l’époque argentique, notamment l’adhésif, l’influencent. Il s’inspire du montage et aime l’idée de coller deux éléments pour en créer un nouveau. Au début des années 2000, l’ATLAS est donc intermittent et travaille sur un film par an, lui laissant la possibilité de poser les bases de son identité artistique.

À cette même période, la justice vient tourmenter son activité de graffeur, qu’il délaisse pour commencer à marquer le sol parisien de ses boussoles. Une façon pour lui de duper ses persécuteurs et de continuer, surtout. Son nom « L’ATLAS » reste malgré tout inscrit dans ses roses des vents idéographiques. Mais il y voit une ouverture nouvelle vers les autres, un acte moins égocentrique. Il donne le nord, et ce dans un rapport à la ville. Ses boussoles trouvent leur origine dans l’apprentissage des codes géométriques du Koufi apprises au Caire lors d’un second voyage d’initiation à la calligraphie en 2001. Il adapte cette technique à l’alphabet latin toujours en quête d’une écriture universelle, "atlasique", juste milieu entre les phonèmes et les idéogrammes.

Son arrestation le conduit à vouloir continuer à produire dans la rue dans une même énergie avec ses amis et anciens taggeurs, TANC, SUN7, et BABOU, au sein du Collectif V.A.O. (Vandalisme Artistique Organisé) fondé dans les années 1990. En 2001 et 2002, l’ATLAS produit de grandes affiches représentant des labyrinthes (toujours formés à base de lettres et de mots) et rencontre alors Jean Faucheur, l’un des six « Frères Ripoulin », auteurs de grandes campagnes de recouvrement publicitaire par la peinture dans les années 1980, « Fauché l’espace publicitaire ». D’une feuille A4, il passe à un format 4/3 mètres et s’expose dans la rue où il choisit des emplacements pour coller ses affiches.

Intérieur/extérieur

L’étape suivante de son parcours artistique est marquée par le début d’un travail en atelier. Il s’installe à La Forge avec TANC et SUN7 et se pose alors la question du sens entre l’action dans la rue et un travail d’atelier qui lui paraissait classique. Ils cherchent ensemble à bâtir des projets comme des allers-retours entre atelier et rue : une dynamique artistique de l’intérieur vers l’extérieur.

L’espace-temps est le leitmotiv central de l’œuvre de l’ATLAS. Il interagit avec son environnement, dans le cadre urbain et dans ses déambulations. C’est le concept même de ses Toiles errantes qu’il balade avec lui au gré de ses visites. Il photographie ses toiles dans ces lieux qui l’inspirent, comme il s’arrêtait sur un beau spot à tagger. L’échelle internationale en plus. Ces images ont pour finalités d’être recueillies dans un Atlas géographique où les cartes seraient des photos de paysages urbains. « Une mappemonde concrète, une cartographie intérieure » explique l’auteur. Il illustrerait ainsi une quarantaine de villes via presque 400 clichés.

L’ouvrage qui est édité aux Éditions Lutanie est prévu pour le Mois de la Photo 2011, et à l’occasion des 10 ans de sa carrière. Le très prolixe ATLAS souhaite confronter deux images, deux villes avec une unité d’atmosphère, une idée d’universalité, et d’ambiance, l’ambiance de ces lieux souvent abandonnés, en transition ou menacés de disparaître. L’ATLAS imagine une « mémoire du monde ».

Même si l’exposition de la galerie G ne présente pas essentiellement des photographies, c’est l’occasion pour l’ATLAS de mettre en valeur ce versant de sa production. Les lieux qu’il a figés tendent à ne plus exister, c’est donc une trace qu’il offre ici. Il utilise le noir et blanc qu’il veut narratif et nostalgique. Ses photographies tiennent un peu de l’art éphémère, de l’art in situ et de la performance, ces courants qui sont déterminants pour l’ATLAS.

Lorsqu’il capture ses propres toiles en qualité de témoins de leur contexte, l’ATLAS se donne juste une excuse pour pratiquer la photographie, lui qui avant de tagger, tout jeune, photographiait déjà les graffitis. C’est le médium qui lui a ouvert l’œil avoue-t-il. Néanmoins, il ne se revendique pas photographe. Ni peintre, ni calligraphe, ni taggeur non plus. Les cases l’angoissent, alors il brouille les pistes. C’est pourquoi, il y fait intervenir sa peinture dans sa démarche photographique. Et le plus important semble pour lui être le processus du voyage à travers le monde. Être en action lui-même, voilà sa manière de vivre. Il filme également ces périples aux allures de performances. Cette matière audiovisuelle sera peut-être l’objet d’une monographie visuelle, qui sait. Mais aujourd’hui, elle risquerait d’ôter un peu de mystère et de poésie à ces images.

Extérieur/intérieur

L’artiste ne voit pas d’intérêt à se résoudre à peindre en atelier. L’ATLAS a un besoin invétéré d’ouverture et de perspective. Dans une même visée, il accouche d’un autre projet : les empreintes de bouches d’égouts. L’ATLAS renverse les codes, il amène la rue dans les galeries ou les musées. De l’extérieur vers l’intérieur. Influencé par le Nouveau réalisme et l’Arte povera, il recouvre ces surfaces de peinture chromée avant d’y déposer sa toile noire, sur laquelle il s’allonge pour un meilleur transfert. Ainsi, il extrait du réel dans le concret du quotidien, qu’il convertit en art. Et chaque bouche d’égout est unique. Il s’agit d’un moment et d’un lieu donné dans la vie. Derrière chacune de ces toiles, il inscrit le point GPS qu’il a détourné en « Ground Print System ». C’est la possibilité de produire dans toutes les villes du monde. L’ATLAS se nourrit des symétries qu’il puise dans l’architecture urbaine. Les formes des bouches d’égout sont différentes dans toutes les villes, et c’est ce qui décide, consciemment ou pas, des prochaines productions. Il donne tout son sens au flux réciproque entre le travail d’atelier et les actions directes.

Réussite et perspectives philanthropiques

L’ATLAS est aujourd’hui représenté par quatre galeries à Paris, Marrakech, Milan et New-York. Il a déjà un très grand nombre d’expositions à son actif et les propositions continuent de fleurir. Il a su imposer son art et gagner en reconnaissance, mais une certaine forme de gloire l’effraye. Il veut que rien ne lui échappe. « Produire des œuvres en atelier, atteindre une cote, s’acheter un loft et emmerder le monde entier ne m’intéresse pas », lance l’ATLAS, qui ne projette son travail que dans « l’humain », lui qui aime à vivre son art avec ses amis et les gens de la rue. Une finalité simplement personnelle n’aurait pas de valeur aux yeux de cet altruiste. Il prône un souci d’indépendance, la sienne et celle du mouvement auquel il appartient, bien conscient que l’art éphémère a le vent en poupe. Il en craint les dérives.

Il situe son travail autant dans la continuité du graffiti que de la calligraphie, que de l’abstraction géométrique, que de l’art optique. Il ne peut pas se convaincre à faire un choix radical. Il aimerait maintenant profiter de sa notoriété pour obtenir des autorisations et réaliser des projets dans la rue avec plus d’impact – à l’instar de l’œuvre participative construite sur la Place Beaubourg par des enfants, initiative du Centre Georges Pompidou en 2008 – pousser les portes des musées, et voir comment ce mouvement s’épanouit. Le Street Art est le seul grand mouvement depuis le Nouveau réalisme, juge l’ATLAS. Il voudrait que les Institutions l’entendent et influent sur l’entrée dans l’Histoire de ce mouvement. « Avant que les acteurs ne soient morts », ironise l’ATLAS. Il y a la trace d’un mur aux Charbons sur lequel tous ont collé leurs affiches, l’ATLAS y a gravé « I Was Here ». Les lettres sont remplies du fond, de toutes ces affiches. Pour l’Atlas, c’est biographique, c’est l’histoire de l’art éphémère à Paris. Une pièce historique.

Les choses se sont déclenchées pour l’ATLAS, il sent l’espoir poindre, alors il parie sur ce qui l’anime, quitte à se mettre en péril. Aujourd’hui, s’il avait de l’argent, il réaliserait des documentaires. L’ATLAS a l’âme d’un « archiviste constant ». Actuellement, il filme les biffins de Belleville, lui qui a un regard social sur ce qui l’entoure. Très sensible à la réalité de son environnement, il ne peut se résoudre à être juste un artiste. Au-delà de l’esthétique, « Atlas » symbolise une ouverture vers le monde, un engagement, un altruisme et une humanité. Des notions qui lui collent à la peau, dont il a fait un projet global, le projet d’une vie. Le succès le rappelle sans cesse à lui-même et impulse une envie de mettre son art à contribution pour ceux de sa rue, comme certains l’ont fait pour lui. Bien sûr, l’ATLAS n’a pas l’ambition de sauver le monde, il agit à l’échelle locale, son quartier, Belleville. Depuis quelques années, son ami Salim, 16 ans, vient peindre dans leur atelier, les artistes lui donnent des petites toiles et l’exposent dès qu'ils le peuvent. Pour l’ATLAS, l’essentiel est de « ne pas être seul dans son délire ». L’art et l’artiste ne font qu’un. Et forment l’homme. L’ATLAS, l’homme, revêt l’habit du médiateur dès qu’il le peut. Sa nouvelle cote le lui permet, il a acquis une légitimité qui le laisse agir pour les autres. Il sent qu’une transition a lieu. Mais ne perd pas de vue son moyen : utiliser l’espace.

Hélène Martinez

Dans le cadre du Mois de la Photo à Paris, les images de l’artiste pluridisciplinaires sont exposées à la galerie G, BOMBES PRODUCTION, du 2 au 30 novembre 2010.

L’ATLAS IS HERE
Exposition personnelle

Du 2 au 30 novembre 2010
Du mercredi au samedi de 14h à 19h Sur rendez-vous les lundi et mardi au 06 48 09 27 82

Galerie G / BOMBES PRODUCTION
23 rue des Lilas
75019 Paris
Métro Place des Fêtes

www.latlas.net

http://lartaugarage.over-blog.com

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lundi 8 novembre 2010

Octubre, un film de Daniel et Diego Vega


Octubre, premier film à quatre mains des deux frères Daniel et Diego Vega – prix du jury Un Certain regard, Sélection officielle au Festival de Cannes 2010 – ouvre le sillon d’un nouveau cinéma péruvien inspiré.

Clemente, rustre personnage, fils du prêteur et prêteur lui-même, est un homme solitaire dont la froideur impose le respect de ses emprunteurs. Banque officieuse de son quartier, l’acariâtre gère son business avec parcimonie et indifférence. Mais Clemente s’octroie pour seule chaleur humaine les services fugaces des prostituées qu’il fréquente assidûment, avec cette même désaffection.

Jusqu’au jour où l’une d’elles se fait la belle, abandonnant le fruit de ses relations corvéables. Clemente découvre alors chez lui un panier qui renferme les couinements d’un nouveau-né. La surprise du bougre est impassible. Sa dévote voisine Sofia semble toute disposée à prendre soin de l’enfant, le temps pour Clemente de rechercher la mère en fuite et lui rendre son « dû ». En ce mois d’octobre saint, la très pieuse Sofia perçoit un miracle dans ce bouleversement et mise sur ce rapprochement avec son voisin pour imaginer construire une famille. Elle a beau se donner corps et âme, ses efforts sont vains, le prêteur demeure vil. Il ne saisit pas cette chance, au prix du regret et de la solitude probablement. À qui alors appartient la résignation ?

Dans ce quasi huit-clos du logis sommaire de Clemente, une lueur d’humanité voudrait poindre, elle est palpable. On l’effleure. Daniel et Diego Vega nous plongent dans l’intimité de ces personnages, mettent leurs âmes à nu. La crudité est juste et risible malgré elle. Dans la société désuète qui est ici dépeinte, aucune convention ne nous distance des sentiments – pudiques ou muselés. La déroute de Clemente, les velléités de Sofia, la tendresse d’un vieillard, la servilité roublarde des filles de mauvaise vie, tous ces traits se rejoignent dans leur introversion. Octubre est servi par ces silences qui se suffisent à eux-mêmes. Entre opacité et transparence des émotions, le spectateur a le droit de deviner, de comprendre, de recevoir sans que tout soit donné en pâture. Jusqu’à l’issue, qui laisse pantois.


Il y a une simplicité toute noble dans la narration de ce conte, digne de la fable. Riche de symboles, ce film s’inscrit dans le culte d’une période historiquement importante au Pérou. Un mois d’octobre religieux et traditionnel, au cours duquel les Péruviens vouent un culte au Seigneur de Miracles. Mais Clemente n’a rien à voir avec ce Seigneur des Miracles, lui ne donne pas, il échange. Et la foi de Sofia lui attribue toute sa retenue aux dépens de ses désirs.


Les frères Vega signent un long-métrage habile, doué d’une carnation troublante. Les protagonistes incarnent l’ambiguïté d’une promiscuité avec une pondération justement menée. Carlos Gassols (Clemente) affiche malgré son aigreur une présence forte et une beauté grave.

Hélène Martinez

Octubre
Sortie le 29 décembre 2010

Cinéma périvien

De Daniel et Diego Vega

Avec María Carbajal, Carlos Gassols

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jeudi 28 octobre 2010

Gagosian Gallery a ouvert un nouvel espace à Paris, qu'inaugure Cy Twombly

CY TWOMBLY: Camino Real
Photo by Mike Bruce


La sacro-sainte semaine des foires d’art contemporain parisiennes a cette année été marquée par un vernissage qu’il était impossible d’ignorer : l’ouverture de la galerie Gagosian. Comme à l’accoutumée, l’illustre galeriste et magnat du marché de l’art, l’américain Larry Gagosian a su créer l’événement. Sa recette : le mystère. Il aura fallu attendre trois semaines avant le vernissage pour lever le voile sur l’artiste qui inaugure le lieu, et pas des moindre puisqu’il s’est agit de Cy Twombly.

À galerie inédite, œuvres inédites

Camino Real. C’est le nom donné par l’artiste Cy Twombly à une série de cinq nouvelles toiles, pour la première fois exposées à la galerie parisienne de Larry Gagosian. L’artiste dévoile ici des œuvres au large format emprunte d’un nouveau souffle. En référence à la pièce de théâtre de Tennessee Williams, Camino Real illustre une perception déliée de la vie. C’est peut-être pour révéler cette désinvolture que le peintre américain offre sur panneaux de bois et par des gestes élancés et généreux, sorte de boucles safranées sur des aplats monochromatiques d’un vert vif et contrastant, une vision acide. Ces œuvres se placent en foyer ardent du rez-de-chaussée d’une galerie qui s’étend sur 900m2 et quatre étages. Elles sont au cœur de cet espace épuré, mis en lumière par l’impressionnante verrière. Sont également présentées, quatre sculptures en bronze patiné de Cy Twombly, altérant la promptitude du travail pictural. Le nouvel et bien sûr vaste espace de la « multinationale » Gagosian accueille également l’exposition Jean Prouvé : architecture qui inaugure le Project Space, un deuxième étage dédié aux projets indépendants. Pour succéder à Cy Twombly, la portraitiste new-yorkaise Elizabeth Peyton emboîte le pas et exposera au printemps prochain dans l’hôtel particulier de la rue de Ponthieu.

CY TWOMBLY
Camino Real II, 2010
Acrylic on plywood
99 3/8 x 72 7/8 inches (252.4 x 185.1 cm)


L’expansion Gagosian à l’heure parisienne

Celui dont on dit qu’il est le « Tycoon » du marché de l’art à installé la dixième antenne de Gagosian Gallery en plein cœur du Triangle d’or de Paris, à proximité du Palais de l’Élysée, de Christies, Sotheby’s et des palaces de la capitale. Il s’imposer ainsi parmi les plus importantes galeries de Paris, dont Emmanuel Perrotin et Daniel Templon. Le self-made-man Larry Gagosian ajoute alors au paysage des galeries parisiennes une concurrence redoutable. Après New York, Beverly Hills, Londres, Rome, Athènes, et bientôt Hong Kong, le galeriste redouble d’ambition et étend son territoire avec fulgurance en France : une Légion d’honneur, un vernissage remarqué, et un stand prestigieux à la FIAC présentant des œuvres de Picasso et autre Richard Prince. L’empire Gagosian, avec cette nouvelle cartouche dans la Vieille Européenne, impose une fois de plus sa mainmise sur le marché de l’art international. Lui qui avait commencé par vendre des posters à Los Angeles, a très vite eu l’œil et le bon pour révéler des artistes aujourd’hui majeurs sur la scène de l’art contemporain. Il a été l’un des premier à exposer Jean-Michel Basquiat pour ne citer que lui, et son parcours, au gré de rencontres telles que Leo Castelli, n’a plus fait que fleurir de coups de maître – sinon de coups de poker. « Gago » représente les artistes Jeff Koons, Damien Hirst, et Takashi Murakami. Des mines d’or.

Gagosian Gallery a dédié des expositions à des figures artistiques légendaires ces trente dernières années, parmi lesquels on compte Jackson Pollock, Andy Warhol, Pablo Picasso, Francis Bacon, Willem de Kooning et la liste est encore longue. Le puissant Larry a fait de l’art un business tirant parti des pages fortes de son histoire. Il continue à en écrire de nouvelles, et le monde de l’art parisien peut désormais se targuer d’y prendre part.

H.M.

Cy Twombly - Camino Real Du 20 octobre au 23 décembre 2010
4 rue de Ponthieu
75008 Paris
T. 33.1.75.00.05.92
F. 33.1.70.24.87.10
Du mardi au samedi, 11h-19h.
www.gagosian.com

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