vendredi 19 novembre 2010

Twelve boxes of poetry - Nicolas Severine Bernard



Nicolas Severine Bernard livre en 2010 une dernière série de toiles faisant la proposition d’une nouvelle identité artistique.
Douze œuvres renfermant, comme son intitulé le suggère, une gamme chromatique et une construction diaphane assurément poétique. Ce lyrisme se révèle dans la fraîcheur et l’exultation du trait. Fidèle aux grands formats, Nicolas a apporté à ces douze opus un graphisme emprunt de liesse certes, mais ces surfaces toujours servies par la lumière ne sont pas le seul attrait. Si la série forme une unité visuelle, c’est parce qu’elle est conçue comme une composition par l’artiste. Toutes les pièces se répondent entre elles et créent un écho radiant. Forte d’un travail en amont alambiqué, chaque toile bénéficie d’une structure formelle complète. La surface, émaillée et fleurissante, fait se rencontrer les contrastes et les matériaux. Le châssis très distinctement façonné par l’artiste – ébéniste de formation – prend part à l’esthétique de toutes les composantes de Twelve boxes of poetry. La toile elle-même est également manipulée dans sa totalité. Le verso revêt une couleur chaque fois justement choisie pour se révéler à la lumière et servir la face déjà riche de matières.


Twelve boxes of poetry
est le reflet de toutes les influences ancrées dans l’Expressionnisme abstrait dont se nourrit Nicolas Severine Bernard. Si à certains égards, cette série n’est pas sans rappeler la vigueur de Joan Mitchell ou l’impulsion de Willem de Kooning entre autres, elle s’affranchit de leurs codes grâce à la patte singulière qui est celle de Severine Bernard. Cette identité est le fruit d’une maturation de l’abstraction lyrique au gré des précédentes séries dont l’épure et le graphisme se sont peu à peu dissous pour laisser place à une création presque fleurie mais tout aussi gracieuse. Les douze toiles produites entre 2009 et 2010 marquent un tournant dans l’œuvre de Nicolas Severine Bernard et sont aussi le témoin d’une évolution substantielle. Twelve boxes of poetry s’inscrit sans nul doute dans une imagerie transitoire entre Impressionnisme et Expressionnisme Abstrait, enrichie de la vision tangible de cet artiste indéniablement inscrit dans son temps. Sa recherche esthétique est ô combien personnelle et témoigne d’une logique similaire à la création d’un album concept. Au fait d’une lecture linéaire ou isolée, chaque pièce de la série dénote du style racé et affirmé du peintre rouennais.
Le travail de Nicolas Severine Bernard arrive à contre-courant des mouvements picturaux actuels, qu’il n’élude pas tout à fait d’ailleurs, et cela parce qu’il est grandi par des influences majeures, se démarquant de tous les spectres habituels. Avec Twelves boxes of poetry, il impose sa personnalité artistique.



Biographie

Nicolas Martinez, artiste peintre, photographe et vidéaste, est né le 10 mars 1979 à Rouen où il vit et travaille. Il étudie l’ébénisterie de 1996 à 2000, avant d’intégrer l’école des Beaux-Arts de Rouen dont il est diplômé en 2006. La même année, Nicolas devient photographe pour le label de musique indépendante Euro-Vision. Il participe également à la réalisation des pochettes d’albums de Pete Aves et Pop Symphony en tant que peintre-graphiste. En 2007, il est lauréat du Festival Videoformes pour son film « Virtual Frenetic Doll ». À l’issue de ce prix, la vidéo est projetée à la SCAM (Société civile des auteurs multimédia) à Paris, à l’Université de Clermont-Ferrand et au Centre d’art contemporain sino-européen de Xiamen, Chine. Le plasticien rouennais fonde, avec trois autres artistes de sa promotion aux Beaux-Arts, le Collectif OFF. Ensemble, ils exposent à l’Espace Géricault de Rouen. En 2008, se succèdent plusieurs expositions personnelles de peinture en Haute-Normandie. Entre 2008 et 2009, Nicolas Martinez se consacre à d’importants projets picturaux, il crée les séries Diva, Diva II et Sweex. Certains de ses travaux sont réalisés en collaboration avec le Collectif OFF et l’un de ses membres, musicien, y ajoute une dimension sonore nouvelle. Lors d’une exposition personnelle au Vicomté à Rouen, l’artiste vend le diptyque Homo Erectus à un collectionneur normand, qui mettra l’œuvre à l’honneur dans l’exposition de sa collection en 2010. Pendant l’hiver 2010, Nicolas produit la série 12 boxes of poetry, qui marque un tournant dans son univers esthétique. 2010 est aussi l’année d’un second voyage à New York, ville inspirante pour l’artiste.

Six pièces de la série 12 boxes of poetry ont été exposées de janvier à mars 2011 à la Galerie 89 du Groupe Louis Dreyfus, à Paris. Peu après Nicolas Martinez entre dans une nouvelle période de création qui figurera au Grand Palais lors de la foire d’art contemporain Art Paris en avril dernier. Il y participe représenté par la galerie rouennaise Anne Perré, où il expose ensuite en mai, ainsi qu’au show room parisien de l’avenue Malesherbes.

Parmi les dernières productions de l’artiste, période intitulée Dream up, de nombreuses œuvres sur papier sont actuellement exposées à la Galerie VH.


Hélène Martinez

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