lundi 4 octobre 2010

Sophie Davant

La «bonne copine»

TÉLÉVISION | Lundi prochain, l’animatrice remplacera Jean-Luc Delarue aux commandes de «Toute une histoire» sur France 2.

HÉLÈNE MARTINEZ | 22.09.2010 | 05:01

La nouvelle est tombée lundi. Sans faire de vagues. Sophie Davant remplacera Jean-Luc Delarue pour une durée indéterminée. Le producteur vient d’être suspendu d’antenne par la direction de France Télévisions suite à son implication dans une histoire de trafic de stupéfiants. L’actualité trouble du directeur de Réservoir Prod arrive comme une ironie du sort pour celle qui déclarait au journal Le Parisien en juin 2010, qu’elle souhaiterait «présenter un talk à la Delarue». C’est chose faite. Elle sera soutenue par son prédécesseur et néanmoins producteur, qui s’associe au choix du groupe. La sympathique présentatrice ajoute ainsi un chapitre à sa carrière sur le service public auquel elle est fidèle depuis plus de vingt ans.

Au sortir de ses études de journalisme à Bordeaux, elle entrait comme stagiaire sur Antenne 2 en 1986. S’ensuivra une évolution réussie. D’abord elle présente la météo dont elle va diriger le service jusqu’en 2006, avant de céder le flambeau à Laurent Romejko. Entre autres choses, Sophie Davant coanime Fort Boyard aux côtés de Patrice Laffont au début des années 1990. Mais ce qui caractérise particulièrement la «bonne copine» du PAF, c’est très certainement son image caritative. Pas de Téléthon sans Sophie Davant, un rendez-vous qui lui est cher et dont elle anime chaque édition. La journaliste est d’ailleurs prête à beaucoup de choses pour la bonne cause, comme poser seins nus dans le magazine Marie-Claire pour une campagne de prévention du cancer du sein.

Sophie Davant fait dans l’humain, son credo, la proximité avec les téléspectateurs. Et c’est ce qu’elle s’attelle à faire chaque matin de semaine depuis douze ans dans son émission C’est au programme, sur France 2. Cette quotidienne, produite par son complice William Leymergie, évoque au gré des chroniques des sujets de culture, santé, société, cuisine, etc. La matinale occupe une satisfaisante part de marché et participe à rendre au public la figure d’une femme à qui l’on s’identifie. Cette mère de deux enfants est un personnage public discret.

«Je me déplace rarement dans les soirées mondaines, je suis en quelque sorte une extraterrestre dans ce milieu», confiait-elle au Parisien. Elle revêt le costume de la quarantenaire moderne, sinon exemplaire. Et rend fier son époux, le journaliste-animateur Pierre Sled qui juge qu’elle «ferait une merveilleuse présentatrice de JT». Pourquoi pas, se diversifier Sophie Davant sait le faire. Au théâtre par exemple, elle fut comédienne à deux reprises en 2005 et 2006 dans des mises en scène de Francis Perrin, à chaque fois diffusées sur France 2 naturellement. Des livres aussi: elle est auteur ou coauteur de quatre ouvrages. A la télévision également, rien ne semble figé pour la pétillante et inaltérable Sophie. Le service public lui fait confiance et elle le lui rend bien. Sa carrière à France Télévisions n’est pas gravée dans le marbre, elle se dit juste insatisfaite par les propositions qu’elle a parfois reçu des autres chaînes. Même si au sein de la maison mère, il y a de temps en temps des discordes.

En 2007, Sophie Davant propose Au-delà sur France 5, un programme sur le thème de la mort et du deuil, qu’elle ne souhaite surtout pas racoleur. Son premier invité est Roland Giraud, il se livre sur l’assassinat de sa fille Géraldine. Malheureusement, la chaîne ne poursuit pas. C’est une grosse déception pour «la vraie gentille», comme la dépeint son acolyte et chroniqueur Damien Thévenot. Mais le sourire de cette incontournable de la deuxième chaîne reste intact. Combative, voyons comment elle se prête au talk-show désormais, exercice qui lui sied bien.

http://www.tdg.ch/archives/divers/sophie-davantla-bonne-copine-2010-09-22

Article paru dans le quotidien suisse La Tribune de Genève, le 22-09-2010.

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